jeudi 30 juin 2011

Une couronne de roses d'Elizabeth Taylor


J'ai été très agréablement surprise par la lecture de mon premier Elizabeth Taylor.
Une couronne de roses raconte l'histoire de trois amies de longue date qui se retrouvent, comme chaque été, à la campagne pour passer leurs vacances. Hélas, le temps a altéré leur relation en leur faisant prendre des chemins différents.
Frances est peintre. Elle noie son angoisse dans son travail et s'enferme désormais dans son atelier. Liz est devenue maman et ne pense plus qu'à son enfant. Camilla, quant à elle, se sent délaissée et nostalgique du temps où elles partageaient les mêmes rêves et les mêmes espoirs. Elle s'ennuie et ce qui paraissait autrefois si doux et si rare, devient terne et lassant. Elle entame alors une folle relation avec un inconnu, Richard Elton, dangereux et mystérieux...

Elles se refusaient à échanger un regard. Elles étaient devenues étrangères. Un no man's land s'étendait désormais entre elles, un champ d'expériences non partagées. Les longues années d'intimité, les lettres qui se déversaient, flot désordonné, de page en page,  l'humeur et l'humour en accord parfait, les transitions exactement suivies de la sincérité profonde à la moquerie ou à l'insinuation, s'effondraient maintenant et se figeaient.

L'histoire en elle-même n'est pas incroyablement palpitante mais le style d'Elizabeth Taylor est subtile et très sensible. Elle dépeint à merveille les sentiments les plus profonds, parfois contradictoires, que l'on peut ressentir. Elle traite de la fin de la jeunesse innocente, du passage à un âge plus mûr, un âge où l'on commence à faire le point sur sa vie...
A travers ses trois héroïnes, Elizabeth Taylor nous fait partager ses réflexions sur l'amitié, le temps qui passe et le bonheur. De pages en pages, elles nous paraissent plus proches et gagnent en profondeur et en complexité. Impossible de ne pas s'y retrouver...

Nous pensons que tous les mots couchés par nous sur le papier sont inscrits à jamais dans la mémoire, se disait à cette heure Camilla, tandis qu'elle suivait les rues du dimanche soir. Comme s'ils étaient plus durables que les paroles. Comme si, de nos jours, les gens les ficelaient par liasses, au lieu de les lâcher page après page dans le feu. Mais, parfois, certaines lettres sont bel et bien des ancres de salut, quoi que ce terme signifie : elles donnent profondeur et stabilité... nous les sortons et les relisons dans les trains, dans les bus, dans les files d'attente à la poissonnerie, et enfin le soir de manière qu'elles accompagnent notre sommeil. Miette par miette nous nous en délectons, jusqu'à ce qu'elles commencent à prendre une importance beaucoup plus grande que celle prévue à l'origine.

(disponible aux éditions Payot et Rivages)

2 commentaires:

Maribel a dit…

J'ai très envie de découvrir cette auteure! J'ai Mrs Palfrey, Hotel Claremont dans ma pàl, et je retiens le titre de celui-ci!

SousLesLilas a dit…

J'ai moi aussi Mrs Palfrey dans ma bibliothèque. J'ai déjà hâte de m'y mettre!