La conteuse et La route enchantée de Lucy Maud Montgomery

La conteuse et sa suite, La route enchantée sont les deux romans de Lucy Maud Montgomery qui ont inspiré Kevin Sullivan pour sa série Road to Avonlea.

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages hauts en couleur de la série même si j'ai constaté, dès les premières pages, de nombreuses différences avec les romans. Certains personnages présents dans l'oeuvre de Lucy Maud Montgomery ont été fusionnés pour n'en créer qu'un à l'écran, d'autres ne portent pas le même nom ou n'ont pas tout à fait le même caractère ou la même évolution. De nombreux épisodes font directement référence à certains chapitres et l'atmosphère de la série reste fidèle à l'univers de l'auteur à la fois nostalgique et romantique.

Comme dans la plupart des récits de Lucy Maud Montgomery, l'histoire se déroule sur l'Ile du Prince Edward. On y suit la jeune Sarah Stanley qui enchante ses cousins avec des histoires fantasques, émouvantes ou drôles. Le narrateur se remémore avec tendresse et nostalgie, son enfance dorée en partageant avec le lecteur ces quelques souvenirs éphémères.

Cette atmosphère poétique et nostalgique n'est pas sans rappeler l'oeuvre de Lewis Carroll (en particulier le poème Au coeur d'un été tout en or) ou de Kenneth Grahame.

Cependant, je ne suis pas parvenue à entrer dans l'histoire dès les premières pages. J'avais sans doute la série trop en tête et j'attendais de retrouver exactement ce qui m'était si familier. De plus, j'ai d'abord pensé qu'il manquait une colonne vertébrale à ces souvenirs qui défilent, aussi délicieux soient-ils.

Autrefois, nous marchions tous sur la route enchantée. C'était une belle grande route qui traversait le Pays du Bonheur perdu; l'ombre et le soleil s'y mêlaient délicieusement, chaque tournant et chaque creux révélaient aux coeurs avides et aux regards naïfs un charme et des plaisirs toujours renouvelés.

Sur cette route, nous écoutions le chant des étoiles. Nous nous abreuvions de parfums évanescents et doux comme une brume de mai. Nous étions riches de chimères arachnéennes et d'espoirs irisés. Nos coeurs cherchaient et trouvaient les bienfaits du rêve. L'avenir était devant nous, un avenir lumineux. La vie était une camarade aux lèvres roses et des fleurs violettes s'échappaient de ses mains.

Nous avons peut-être depuis longtemps quitté la route enchantée, mais le souvenir qui nous en reste est ce que nous possédons de plus précieux. Ceux qui chérissent ces souvenirs trouveront peut-être un plaisir à lire ce livre dont les personnages sont des pèlerins sur la route enchantée de la jeunesse.

(Avant-propos de La route enchantée)

Je ne peux que conseiller de découvrir les romans, bien sûr, mais également la série Road to Avonlea composée de 7 saisons. Les premiers épisodes sont assez enfantins mais la série et les personnages s'intensifient au fil des saisons et l'histoire n'en devient que plus intéressante.

Kevin Sullivan s'est également inspiré des chroniques d'Avonlea I et II pour certains épisodes. Ces nouvelles ne sont pas de qualité égale mais n'en demeurent pas moins divertissantes et agréables à lire.